
L’eau de Chartreuse, miroir réfléchissant du renouvellement des dialectiques territoriales entre villes et montagne.
Quelques passages cités :
« Malgré cette abondance intrinsèque, en Chartreuse comme ailleurs, l’accès à la ressource en eau est menacé. À l’heure où les premiers effets du changement climatique se font ressentir « décalage dans le temps, déficit moyen ressources/prélèvements, pénuries ponctuelles »
« considérant une stabilité de la demande, un déficit de 2 milliards de m3 par an pour la satisfaction des besoins actuels de l’industrie, de l’agriculture (irrigation) et de l’alimentation en eau potable serait observé à l’horizon 2050 (soit 14% du prélèvement actuel de ces secteurs mais moins de 2% du total des écoulements annuels moyens sur le territoire national) (…) Tous les secteurs seraient affectés par cette évolution, qui se traduirait par une multiplication des conflits d’usage, une dégradation de la qualité des eaux et par la perturbation des écosystèmes aquatiques ou dépendants de la ressource en eau ».
« Un tel réchauffement implique une disponibilité moindre de la ressource en eau aux périodes hivernales et estivales en même temps qu’une augmentation de la demande, notamment au vu des activités touristiques (plus de besoins en neige de culture l’hiver) et agricoles (l’été), engendrant de ce fait un stress hydrique tangible. L’espace montagnard se voit ainsi questionné sur sa fonction principale entre réserve de biodiversité ou bien lieu de production économique.»
« Par ailleurs, la complexité à appréhender la configuration des écoulements souterrains impose des contraintes de gestion aux collectivités qui ne connaissent pas précisément la provenance de la ressource et ont de ce fait des difficultés à la protéger.»
« Quelle est alors l’échelle de gestion la plus pertinente ? Cette problématique est d’autant plus probante lors de transferts d’eau inter-bassins à l’occasion desquels un massif se coiffe d’une casquette de distributeur pour les villes voisines. De cette façon, une telle pression remet en cause le rôle de fournisseur « naturellement » dévolu au « château d’eau » que représente le massif de la Chartreuse aux yeux des collectivités urbaines alentours. »
« ...La ressource cartusienne est en effet convoitée par certaines villes en bordure du Parc, soucieuses de sécuriser un approvisionnement rendu difficile par la double contrainte de l’augmentation de la pression anthropique et climatique sur leur ressource localement limitée et d’ores et déjà affectée par les effets du changement climatique, auquel est corrélée la baisse de 30 % de l’abondance des cours d’eau locaux observée durant les deux dernières décennies (Observatoire Savoyard du Changement Climatique, 2012).»
« Le cas de la nappe du Guiers (...) Constituant le seul aquifère alluvial de volume conséquent en Chartreuse (la nappe aquifère libre peut atteindre 70 m d’épaisseur), c’est l’un des 17 aquifères d’intérêt général à préserver prioritairement (...) Cette ressource fait l’objet de prélèvements annuels dépassant le million de m3 pour l’alimentation en eau potable (1.573.881 de m3 en 2013, données CAPV5) et alimente principalement le Pays Voironnais et Voiron, territoire et ville-porte limitrophes du Parc situés au sud-ouest hors du bassin du Guiers. »
« - d’un côté, le parc revendique son rôle de détenteur de la ressource, légitimant ainsi la promotion d’une politique de l’eau gérée comme un bien commun placée dans les priorités de sa seconde charte. Cette posture « dominante », attribut de la centralité, l’amène à prendre en compte son rôle de fournisseur potentiel pour les territoires périphériques, tandis qu’au niveau micro-local, aux environs de Saint-Joseph de Rivière, prédomine un sentiment de dépossession et de détournement plaçant cette échelle territoriale en position de fournisseur dominé (attribut d’une périphérie au sens de Reynaud) - d’autre part le Pays voironnais est conscient de sa position de débiteur dépendant (attribut d’une périphérie dominée), tout en invoquant le vertueux principe de solidarité interterritoriale (Polère et Panassier, 2013), mettant dans la balance son poids démographique et économique, qui le tire vers la centralité, autant que son statut de ville porte du Parc, l’attirant a contrario vers la périphérie. »
Alors, vous vous demandez où passe l'eau de nos rivières ? Une réponse partielle ici.. https://journals.openedition.org/rga/3137#tocto1n3
Quelques photos pour vous rendre compte :










Ces photos ont été prise il y a quelques jours déjà... L'état ne fait qu'empirer et les pluies ne sont pas annoncées avant fin novembre.
Dans ce même temps nous apprenons l'assec complet du lit du Cozon (à Entremont le vieux 73) avec plus de 700 truites mortes sur un linéaire d'environ un kilomètre.
Et nous apprenons également le renouvellement de l'autorisation de production d'une micro centrale hydroélectrique sur le lit de ce même cours d'eau, le Cozon à St Pierre d'entremont ! On marche sur la tête !




Voilà pour ce constat désolant... Toutes ces photos ont été prise après l'été 2018 et nous sommes le 17/10/18, rien ne semble aller mieux, au contraire.
De plus, nous n'avons pu photographier l'ensemble des affluents du Guiers mort (Les Pêcheurs du haut Guiers) et du Guiers vif (La Gaule du Guiers), et ne sont pas présentées ici les photos de la situation du Guiers en aval des gorges de Chailles (Pont de Beauvoisin, St Genix sur Guiers).
Alors, que fait-on ?
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