Revenons d'abord sur la première étape de la manoeuvre, il y a deux semaines 23/08/19.
1/ le curage des vannes de la centrale électrique (vol 1)(https://www.facebook.com/pecheprotectionchartreuse/photos/pcb.2236079416703000/2236074826703459/?type=3&theater)
Après un an de non-fonctionnement du barrage les parties fines (sédiments fins) de la rivière sont déposées "naturellement" au niveau de la centrale hydroélectrique et sont donc rejetées par l'entreprise en gestion dans la rivière pour la remise en fonction du système de production. Il s'agit d'un "curage", autorisé par le service de l'état. Nous ne pouvons que déplorer ces agissements venus en pleine période d'étiage sur le Guiers mort avec tous les risques que cela comporte (colmatage des fonds, asphyxie des jeunes poissons, enfouissement de la faune aquatique, invertébrés etc..).
2/ le curage de la retenue du barrage et sa mise en eau.
Impacts sur le milieu
1/ première éclusée (abaissement du niveau d'eau, assèchement des berges) dans le Guiers mort alors que le taux des MES (matières en suspension) était saturé + abaissement du lit de la rivière hors linéaire de débit réservé (600m, voir ce lien : https://www.google.com/maps/dir/45.3776894,5.7476332/45.3790034,5.7427599/@45.3791373,5.7440283,17.22z/data=!4m2!4m1!3e2) ressenti jusqu'à l'aval de Saint Laurent du pont (plusieurs kms donc). Voir vol 1.
2/ plus d'un an de transit sédimentaire (=1 an de non fonctionnement du barrage) contraint, bloqué, et redistribué cette semaine avec l'aide d'une pelle mécanique à l'aval direct du barrage. Conséquences du curage = la fosse* (environ 20m de long, 10m de large et 3m de profondeur) en aval du barrage complètement obstruée par les sédiments, et les truites - d'abord bloquée par le barrage et l'infranchissabilité du colosse - sont dorénavant enfouies sous ce tas de galets et rochers.
* à savoir que l'aval du barrage sur 25m est en réserve de pêche à cause de l'infranchissable
3/ un barrage de retour en fonction, un débit réservé en aval avec potentiellement 85% du débit moyen de la rivière prélevé, une échelle à poisson toujours inefficace. Soient :
- le fonctionnement naturel de la rivière de nouveau perturbé
- le transit sédimentaire et l'espace d'accueil dans le linéaire du débit réservé, limités
- l'incapacité pour les espèces piscicoles (truites fario et chabots) d'effectuer les besoins de montaison et de dévalaison dans la rivière
Bien conscients des enjeux actuels majeurs en terme d'énergie/climat, et bien que nous regrettons certains aspects de la transition énergétique (ou plutôt addition énergétique..), il est avant-tout important pour nous de rendre plus juste les idées vendues sur le marché de l'hydroélectricité toujours plus "verte", et sans impacts aucun... Car au delà de la demande en énergie, et la volonté de durabilité de nos sources de production, il y a aussi et SURTOUT la biodiversité, car c'est elle et elle seule, le dernier socle (sinon le seul) de notre bien-être dans la société industrielle.
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